L'IMPORTANCE DE CONNAÎTRE LES CHEMINS DU MAL ET DE L'ÉGAREMENT PAR CHEIKH : ABDUL AZIZ BIN MARZOUQ AL-TARIFI

Quand Allah, glorifié et exalté soit-Il, a révélé la vérité à Son Messager (paix et bénédictions soient sur lui), bien qu’elle soit d’une clarté et d’une évidence ultimes, Il a également mis en lumière ce qui s’y oppose, les chemins déviants, de manière claire et évidente, afin que l’homme s’en méfie. 

C’est pourquoi nous disons : les personnes les plus accomplies en certitude et en fermeté sont celles qui connaissent les voies du bien et les voies du mal et s’en méfient. Plus une personne connaît les voies du bien et comprend les voies du mal, plus elle est protégée et ferme dans la vérité. Cela est bien connu.

Allah, glorifié et exalté soit-Il, n’ordonne pas à Ses serviteurs de suivre un chemin droit sans les avertir de son contraire et en montrer la multiplicité. Allah dit dans Son Livre majestueux : « Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc et ne suivez pas les sentiers qui vous écarteraient de Sa voie » (Al-An’am : 153). 

Ainsi, Il distingue la vérité de ce qui s’y oppose. De même, dans le hadith rapporté par Abdullah ibn Mas’ud : « Le Prophète (paix et bénédictions soient sur lui) a tracé une ligne droite pour ses compagnons, puis il a tracé des lignes à droite et à gauche, et a dit : ‘Ceci est le chemin droit, et ce sont des sentiers ; sur chaque sentier se trouve un diable qui y appelle' ». C’est une manière de faire connaître ce qui s’oppose à la vérité.

C’est pourquoi de nombreuses rechutes sur le chemin de la vérité sont dues au fait que l’homme connaît la vérité sans en connaître les opposés. Hudhayfa ibn al-Yaman – qu’Allah soit satisfait de lui, comme il est rapporté dans le Sahih – disait : « Les compagnons du Messager d’Allah (paix et bénédictions soient sur lui) l’interrogeaient sur le bien, et moi, je l’interrogeais sur le mal par crainte qu’il ne me rattrape. » Cela signifie que si le mal me rattrapait et que je n’en étais pas informé, je pourrais être perturbé. Celui qui emprunte un chemin qu’il connaît se méfie des intrus sur ce chemin, mais n’en a pas peur. 

Par exemple, une personne qui voyage de Damas à la Jordanie connaît le chemin qui l’y mène, mais ne connaît pas d’autres chemins, qu’ils y mènent ou non. Si elle est bien informée des chemins de l’égarement qui la mèneraient à sa perte et des chemins du salut qui la mèneraient à son objectif, elle est assurée. Si quelqu’un l’interrompt en chemin et lui dit : « Voici un raccourci, » et qu’elle connaît ce chemin, elle répondra : « Ce n’est pas un raccourci, il mène à tel endroit et je le connais. » Elle est donc certaine de son chemin. Si elle l’ignore, des doutes pourraient émerger peu à peu dans son cœur : peut-être a-t-il raison, ou il y a peut-être un chemin parallèle plus facile, ou peut-être que tous les chemins mènent au même endroit.