Louange à Allah, prière et salut sur le Messager d’Allah, sur sa famille, ses compagnons, et ceux qui suivent sa voie. Allah, exalté soit-Il, dit : « Ô vous qui avez cru ! N’approchez pas de la prière alors que vous êtes ivres, jusqu’à ce que vous sachiez ce que vous dites, et aussi [ne vous en approchez] pas en état d’impureté rituelle, à moins que vous ne soyez en voyage, jusqu’à ce que vous vous laviez. Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché des femmes et que vous ne trouvez pas d’eau, alors recourez à une terre pure : passez-vous-en sur le visage et les mains. Allah est certes Indulgent et Pardonneur. » (Sourate An-Nisa, verset 43).

La phrase « Ô vous qui avez cru » a été déjà expliquée comme étant une formule d’interpellation. Le « Ô » est une particule d’appel, « vous » désigne ceux à qui s’adresse l’appel, et le « ha » est utilisé pour attirer l’attention.

Dans le verset « Ô vous qui avez cru, n’approchez pas de la prière alors que vous êtes ivres », il y a une interdiction plus forte que de simplement dire « ne buvez pas », c’est une mise en garde accentuée.

Ce verset est suivi d’autres qui montrent que l’interdiction de l’alcool a été progressive. D’abord, il était permis, comme Allah le mentionne : « Et des fruits des palmiers et des vignes, vous tirez une boisson enivrante et un bon produit. » (Sourate An-Nahl, verset 67). Ensuite est venu le verset interdisant la prière en état d’ivresse : « N’approchez pas de la prière alors que vous êtes ivres » (Sourate An-Nisa, verset 43). Puis, Allah a révélé : « Ils t’interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis : “Dans les deux, il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens, mais leur péché est plus grand que leur utilité”. » (Sourate Al-Baqara, verset 219). Enfin, l’interdiction absolue est arrivée : « Le vin, les jeux de hasard, les pierres dressées et les flèches divinatoires ne sont qu’une impureté parmi les œuvres du Diable. Écartez-vous-en afin que vous réussissiez. » (Sourate Al-Ma’ida, verset 90).

Ainsi, l’interdiction de l’alcool a été révélée en quatre étapes. Cette progression législative a été utilisée dans plusieurs cas pour alléger les obligations puis les renforcer progressivement, ou inversement. Par exemple, au début, les musulmans devaient réprimer leurs mains (ne pas se défendre) : « Il leur fut dit : “Réprimez vos mains [de combattre], accomplissez la prière”. » (Sourate An-Nisa, verset 77). Ensuite, ils ont reçu l’autorisation de se défendre : « Permission est donnée à ceux qui sont attaqués parce qu’ils sont lésés. » (Sourate Al-Hajj, verset 39). Puis, la permission de combattre les idolâtres a été accordée : « Tuez les polythéistes où que vous les trouviez. » (Sourate At-Tawba, verset 5).

À l’inverse, pour certaines obligations, le processus a été de commencer par un commandement strict puis de l’assouplir, comme pour la prière de nuit : « Ô toi, l’enveloppé [dans tes vêtements], lève-toi [pour prier] toute la nuit, sauf une petite partie. » (Sourate Al-Muzzammil, versets 1-2), qui a été ensuite allégée : « Récitez donc ce qui est facile [pour vous] du Coran. » (Sourate Al-Muzzammil, verset 20).