Le toucher du djinn sur l’humain : Cheikh Abd Al-Aziz Al-Tarifi


Le toucher du djinn est une croyance répandue parmi les savants de la sunna. Abu Al-Hasan Al-Ash’ari et un groupe de théologiens l’ont affirmé, considérant cela comme un véritable contact avec le corps. Cependant, certains théologiens, comme Al-Jubba’i, Abu Bakr Al-Razi, et Ibn Hazm ainsi que de nombreux rationalistes, nient cette croyance. Malgré les signes et les symptômes apparents, ils attribuent ces phénomènes à des illusions psychologiques ou mentales nées dans l’esprit de la personne. Leur argument pour nier cela repose uniquement sur la raison pure, or celle-ci est insuffisante pour nier ces phénomènes en raison de ses limites. 

 
L’esprit est en fait plus apte à affirmer ce phénomène qu’à le nier, car ce qui échappe à la raison est bien plus grand que ce qu’elle peut observer. En conséquence, la connaissance humaine se renouvelle chaque jour en raison de l’étendue de son ignorance.

Les preuves montrent que les djinns peuvent entrer dans le corps d’un humain, parler avec sa langue, et influencer son esprit, son corps, et sa raison. Cela peut se produire par une véritable possession du corps, ou bien sans qu’il y ait possession, comme dans le cas des tentations et des pensées fugitives. Cela est illustré dans le verset suivant :  
{Et rappelle-toi notre serviteur Ayoub, lorsqu’il implora son Seigneur : « Le diable m’a touché avec détresse et souffrance. »} [Sad: 41], ainsi que dans ce verset :  
{En vérité, ceux qui craignent Allah, lorsqu’une suggestion du diable les touche, se rappellent [d’Allah] et aussitôt, ils voient clair.} [Al-A’raf: 201].

La réalité des djinns et leur nature sont cachées aux êtres humains, et il est donc impossible de nier ce qui leur est invisible. De nombreuses substances qui circulent dans le corps humain à travers les veines et les artères ne sont découvertes que chaque année par les spécialistes de la médecine. 
 
Ils en connaissent aujourd’hui bien plus que leurs prédécesseurs. Et cela concerne des choses visibles et mesurables. Que dire alors d’une chose impossible à voir dans sa vraie nature, comme les djinns, qui voient l’homme mais ne sont pas vus par lui ?

C’est pourquoi il est rapporté que des djinns étrangers parlent avec la langue d’un Arabe qui ne connaît que sa propre langue, s’exprimant en anglais, en français ou en persan, sans jamais les avoir entendues auparavant.

Abdullah, le fils de l’imam Ahmad, a dit :  
« J’ai dit à mon père : ‘Certaines personnes prétendent que les djinns ne peuvent pas entrer dans le corps d’un humain.’ Il répondit : ‘Mon fils, ils mentent. Voici un homme possédé qui parle avec une autre langue.' »

La possession des humains par les djinns est confirmée par de nombreux textes et observations dans la vie quotidienne des gens. Dans le Sahih Muslim, d’Abd Al-Rahman ibn Abu Sa’id Al-Khudri, d’après son père, le Messager d’Allah (que la paix et les bénédictions soient sur lui) a dit :  
« Lorsque l’un de vous bâille, qu’il mette sa main devant sa bouche, car le diable entre. »  

Dans le Musnad d’Ahmad, il est rapporté qu’une femme est venue voir le Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui) avec un enfant possédé par un djinn. Le Prophète lui dit :  
« Sors, ennemi d’Allah, je suis le Messager d’Allah », et l’enfant fut guéri.

Livre tafsir volume 1