La garde de l’enfant après le mariage ?

Question :
J’aimerais tout d’abord vous remercier pour votre travail dans le domaine de l’appel à l’Islam et pour vos efforts considérables. Qu’Allah accepte vos œuvres et vous récompense par le Paradis éternel. Ma question concerne la garde des enfants après un divorce. Qui a droit à la garde, et jusqu’à quel âge ? Sachant que le divorce est survenu en raison de l’influence de la famille de l’épouse, qui est dans l’erreur. Ensuite, la femme divorcée doit-elle obligatoirement résider chez sa famille, ou le mari peut-il imposer un lieu de résidence spécifique ? Enfin, si la garde revient à la femme, quels sont les critères qui régissent le droit de visite du père envers ses enfants ?
 
Réponse :
 
Louanges à Allah et prière et salut sur le Messager d’Allah ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
 
Il n’y a pas de divergence entre les savants concernant le fait que le droit de garde, en cas de séparation des époux, revient à la mère des enfants. Cela est basé sur le hadith d’Abdallah ibn ‘Omar, selon lequel une femme est venue auprès du Prophète (paix et salut sur lui) et a dit :
« Ô Messager d’Allah, cet enfant est mon fils : mon ventre a été son contenant, mon giron son refuge, et mes seins sa source de nourriture. Et voilà que son père prétend me l’enlever ! »Le Prophète (paix et salut sur lui) répondit : « Tu as plus de droit sur lui tant que tu ne te remaries pas. » (Rapporté par Ahmad et Al-Hakim, ce dernier l’a jugé authentique et Adh-Dhahabi a confirmé cette opinion).
 
Quant à l’âge auquel se termine le droit de garde, les savants ont exprimé de nombreuses opinions divergentes. L’avis prépondérant est que la mère a droit à la garde des enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de discernement et puissent choisir. Une fois cet âge atteint, les enfants sont laissés libres de choisir entre les deux parents, conformément aux hadiths authentiques et aux pratiques des compagnons.
 
En effet, les auteurs des Sounan ont rapporté d’après Abou Hourayra (qu’Allah soit satisfait de lui) que le Prophète (paix et salut sur lui) a donné à un garçon le choix entre son père et sa mère. (Hadith authentifié par At-Tirmidhi).
Ils ont également rapporté qu’une femme est venue dire : « Ô Messager d’Allah, mon mari veut emmener mon fils, bien que je l’aie allaité et qu’il m’ait été bénéfique. » Le Prophète (paix et salut sur lui) répondit : « Faites un tirage au sort à ce sujet. » Le mari dit : « Qui peut me disputer mon enfant ? » Le Prophète (paix et salut sur lui) dit alors à l’enfant : « Voici ton père et voici ta mère. Prends la main de celui que tu veux. » L’enfant prit la main de sa mère, et elle partit avec lui. At-Tirmidhi a jugé ce hadith hassan sahih (bon et authentique).
 
Ibn Al-Qayyim, dans Zaad Al-Ma’ad, commente sur le hadith précédent d’Ibn ’Omar en disant : « Ce hadith montre que si les deux parents se séparent et qu’ils ont un enfant, la mère a plus de droit que le père, sauf si elle présente une cause empêchant la garde ou si l’enfant atteint un âge nécessitant un choix. C’est une règle qui ne fait pas l’objet de divergence parmi les savants. Le Calife Abou Bakr a jugé ainsi dans un cas opposant ’Omar ibn Al-Khattab, et personne ne l’a contesté. Plus tard, ’Omar a jugé de la même manière. »
 
Concernant la résidence de la femme divorcée :
Si son divorce est un divorce raj’i (révocable), elle doit rester dans le domicile qu’elle occupait avant le divorce durant sa période d’attente (’idda), conformément à la parole d’Allah :
« Ô Prophète, lorsque vous répudiez les femmes, répudiez-les pour le début de leur période d’attente et comptez cette période. Et craignez Allah, votre Seigneur. Ne les faites pas sortir de leurs maisons et qu’elles n’en sortent pas, à moins qu’elles ne commettent une turpitude avérée. » (Sourate At-Talaq, verset 1).
 
Après la fin de la période d’attente, elle peut résider où elle le souhaite. Cependant, le mari divorcé peut imposer un lieu de résidence si elle souhaite voyager d’une manière qui ferait perdre son droit à la garde. Dans ce cas, il peut l’obliger à rester dans un lieu compatible avec la garde ; autrement, elle perd ce droit, et il revient à celui qui en a la priorité après elle.
 
Concernant le droit de visite des enfants :
Les deux parents ont un droit mutuel de voir leurs enfants après une séparation. Cela est une règle sur laquelle les savants sont unanimes. Il est également unanimement interdit de priver l’un des deux parents de ce droit, car cela entraînerait une rupture des liens de parenté (qat’ ar-rahim), ce qui est formellement interdit en Islam.
 
Allah sait mieux.