En résumé, si l’imam dirige la prière en état d’impureté rituelle (hadath) ou en état d’impureté majeure (junub) sans en avoir connaissance, et que ni lui ni les fidèles (ma’moum) ne s’en rendent compte jusqu’à ce qu’ils terminent la prière :
• La prière des fidèles est valide, mais celle de l’imam est invalide.
• Cet avis est rapporté d’Omar, Othman, Ali et Ibn Omar, qu’Allah les agrée tous.
• C’est également l’opinion de Hassan, Saïd ibn Jubayr, Malik, al-Awza’i, al-Shafi’i, Souleiman ibn Harb, et Abou Thawr.
• Ali (qu’Allah l’agrée) a un avis différent :
• Il pense que l’imam doit répéter la prière ainsi que les fidèles.
• Cette opinion est aussi celle d’Ibn Sirin, al-Cha’bi, Abou Hanifa et ses compagnons, car ils considèrent que prier en état d’impureté, même involontairement, est similaire à prier en sachant son état d’impureté.
Preuves et exemples :
1. Exemple de Omar :
Omar, qu’Allah l’agrée, a prié l’aube avec les gens, puis s’est retiré à Al-Jurf, a versé de l’eau et a découvert une trace de sperme sur ses vêtements. Il a alors répété sa prière, mais les fidèles ne l’ont pas refaite.
2. Exemple d’Othman :
Selon Muhammad ibn Amr ibn Al-Mustaliqi Al-Khuza’i, Othman a dirigé la prière de l’aube. Plus tard dans la journée, il a constaté qu’il était en état d’impureté majeure et a dit : “C’est grave, par Allah, c’est grave, par Allah.” Il a alors répété la prière, mais n’a pas ordonné aux autres de la répéter.
3. Position d’Ali :
Ali aurait dit : “Si une personne en état d’impureté majeure dirige la prière et la termine, je lui ordonne de se laver et de répéter sa prière, mais je n’ordonne pas aux autres de la répéter.”
4. Exemple d’Ibn Omar :
Ibn Omar a prié avec eux la prière du matin, puis s’est souvenu qu’il avait prié sans ablution. Il a alors refait sa prière, mais les autres ne l’ont pas refaite.
Ces exemples montrent que la question a été bien connue et discutée parmi les compagnons, qu’Allah les agrée, et il n’existe pas de divergence rapportée à ce sujet, ce qui indique un consensus.
Hadith du Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) :
Selon Al-Bara’ ibn Azib, le Prophète a dit : “Si une personne en état d’impureté majeure dirige la prière, elle doit refaire sa prière, mais la prière des autres est valide.” Ce hadith a été rapporté par Abou Souleiman Muhammad ibn Al-Hussein Al-Harrani.
Raisonnement :
Puisque l’impureté est quelque chose de caché, il n’est pas possible pour le ma’moum de la connaître de l’imam. Par conséquent, le ma’moum est excusé dans son suivi de l’imam.
Cela diffère d’un cas où l’imam est conscient de son impureté, car dans ce cas, il se moque de la prière et fait ce qui est interdit. De même, si le ma’moum en a connaissance, il n’a pas d’excuse pour suivre l’imam.
Conclusion :
Le jugement concernant l’impureté ( petite ablution ) est le même que celui de l’impureté rituelle ( les grandes ablutions ) , car les deux font partie des purifications et se ressemblent en termes de leur nature cachée pour l’imam et le ma’moum. Cependant, il y a un autre avis concernant l’impureté qui dit que la prière de l’imam est également valide s’il l’oublie.