Avoir un cœur apaisé dans la prise et le don – cheikh Mustapha al Adawi

Parmi les principes fondamentaux en matière de transactions et d’échanges entre frères en religion, il est essentiel de ne rien prendre d’autrui sans son consentement sincère et sans qu’il le donne de bon cœur, car ce qui est pris à contrecœur est privé de bénédiction.  

L’imam Al-Bukhari rapporte, d’après Abou Moussa Al-Ash’ari رضي الله عنه, l’anecdote suivante : “Nous sommes allés voir le Messager d’Allah ﷺ pour lui demander de nous fournir des montures afin de partir au combat dans le sentier d’Allah. Il n’avait alors rien à nous donner. Il nous dit : “Par Allah, je n’ai rien pour vous porter.” Nous sommes donc repartis attristés. Peu après, des chevaux furent apportés au Prophète ﷺ, alors il nous fit appeler et nous donna des chevaux ou des chameaux pour que nous puissions partir au combat. Sur le chemin du retour, nous nous sommes dit : “Nous avons fait en sorte que le Prophète ﷺ rompe son serment.”

  Nous nous sommes alors inquiétés que cette prise ne soit pas bénie, et nous avons décidé de retourner voir le Messager d’Allah ﷺ.” Les Compagnons et leur scrupule dans la prise Les Compagnons craignaient d’avoir pris quelque chose du Prophète ﷺ sans qu’il ne le donne volontairement et en toute conscience, ou de l’avoir pris alors qu’il n’était pas pleinement satisfait. Ils sont donc retournés voir le Prophète ﷺ et lui ont dit : “Ô Messager d’Allah ! Tu avais juré de ne pas nous fournir de montures, puis tu nous en as donné.”

  Le Prophète ﷺ leur répondit : “Par Allah, ce n’est pas moi qui vous ai portés, mais c’est bien Allah qui l’a fait. Et par Allah, je ne prête jamais serment en pensant qu’une autre action est meilleure sans expier mon serment et accomplir ce qui est meilleur.” Ainsi, ils furent rassurés que leur prise était licite et bénie. Le respect du consentement et la recherche de la bénédiction Ce récit met en lumière un principe essentiel : Ne pas chercher à prendre quelque chose d’autrui par ruse, sans son consentement sincère. Ne pas exploiter l’inattention ou la faiblesse d’un frère pour obtenir un droit qui ne nous revient pas.

 

  Celui qui prend quelque chose sans que l’autre ne soit pleinement satisfait vivra dans un tourment intérieur permanent, et ce bien sera privé de bénédiction. En effet, Allah répartit la subsistance selon Sa sagesse, et il ne faut pas croire que la piété et la prudence dans les transactions réduisent le gain. Chers frères et sœurs, Le sujet est vaste, mais nous nous arrêtons ici en demandant à Allah de nous guider vers ce qu’Il aime et agrée. Qu’Allah nous accorde une subsistance pure et bénie, et nous préserve de l’injustice et du doute dans nos relations. Et que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur vous.