Ibn Mundhir a dit : l’obligation des ablutions après le sommeil est tirée des récits du Messager d’Allah ﷺ.
34 – Ishaq ibn Ibrahim nous a rapporté, d’après Abdul Razzaq, d’après Ma’mar, d’après Asim ibn Abi Najud, d’après Zirr ibn Hubaysh, qui a dit : « Je suis allé voir Safwan ibn Assal al-Muradi, qui m’a demandé : “Quel est ton besoin ?” J’ai répondu : “Je suis venu chercher la connaissance.” Il m’a alors dit : “J’ai entendu le Messager d’Allah ﷺ dire : ‘Il n’y a pas de personne qui sort de chez elle en quête de savoir sans que les anges n’étendent leurs ailes en signe de satisfaction pour ce qu’il fait.
’” Il a ensuite dit : “Je suis venu te poser des questions sur l’essuyage des chaussons.” Il répondit : “Oui, j’étais dans l’armée envoyée par le Messager d’Allah ﷺ, et il nous a ordonné d’essuyer sur les chaussons si nous les enfilons en étant purifiés, trois jours en voyage et un jour et une nuit en étant résidents, et de ne pas les enlever à cause d’une impureté, d’urine ou de sommeil, et de ne les retirer que pour la grande impureté rituelle (janaba).”
35 Al-Rabi’ ibn Sulayman nous a informé, qui a dit : al-Shafi’i nous a informé, qui a dit : Sufyan nous a informé, d’après Abu al-Zinad, d’après al-A’raj, d’après Abu Hurayra, d’après le Prophète ﷺ : « Si l’un de vous se réveille de son sommeil, qu’il lave sa main avant de l’introduire dans son récipient d’ablution, car l’un de vous ne sait pas où sa main a dormi. »
Ibn Mundhir a dit : « Le texte apparent de ce hadith impose les ablutions à tout dormeur, car il ne fait pas de distinction entre différents types de sommeil.
De même, les ablutions sont obligatoires pour tout dormeur selon le texte apparent du hadith de Safwan ibn Assal, car le Prophète ﷺ, lorsqu’il a mentionné le sommeil en conjonction avec les impuretés majeures (comme l’excrétion et l’urine), et que tous les savants s’accordent pour dire que l’excrétion et l’urine sont des impuretés qui exigent la purification, il est donc nécessaire que ce qui est associé à elles, c’est-à-dire le sommeil, impose les ablutions quel que soit le type de sommeil.
Et les récits, selon nos compagnons, sont à prendre dans leur généralité ; il n’est pas permis de s’éloigner du texte apparent vers un sens caché, ni de la généralité vers une particularité, sauf par un texte du Coran, de la Sunna, ou un consensus. Il n’y a pas de preuve, selon ce que nous avons mentionné, pour ceux qui obligent les ablutions dans un cas de sommeil et les dispensent dans un autre.
Certains de ceux qui imposent les ablutions à tout dormeur ont argumenté en disant que le sommeil, en lui-même, est soit une impureté annulant la purification, soit il ne l’est pas. Si le sommeil est une impureté comme l’excrétion et l’urine, alors le dormeur doit faire les ablutions quelle que soit la manière dont il a dormi, comme pour les autres impuretés.
Sinon, le sommeil n’est pas une impureté qui impose les ablutions, et il n’est donc pas obligatoire pour un dormeur de se purifier, quelle que soit la manière dont il a dormi, à moins qu’il ne soit accompagné d’une impureté nécessitant les ablutions.
Ils ont également argumenté en disant que les savants sont unanimes sur l’obligation des ablutions pour celui qui a perdu connaissance en raison de la folie ou d’une maladie, lorsqu’il revient à lui, peu importe sa condition. Ils ont dit : « Il en va de même pour le dormeur, qui est considéré comme ayant perdu connaissance. » En outre, les récits sont autosuffisants et n’ont pas besoin de justification supplémentaire.
Certains ont argumenté en se basant sur le hadith rapporté par Ali ibn Abi Talib et Muawiya ibn Abi Sufyan, selon lequel le Prophète ﷺ a dit : « L’œil est le lien de l’anus, alors que celui qui dort fasse ses ablutions. »
36- Ali ibn al-Hasan nous a rapporté, Ishaq nous a rapporté, Baqiyah ibn al-Walid nous a rapporté, al-Wadayn ibn Ata nous a rapporté, d’après Mahfuz ibn Alqamah, d’après Abd al-Rahman ibn Aidh, d’après Ali ibn Abi Talib, d’après le Prophète ﷺ qui a dit : « L’œil est le lien de l’anus, alors que celui qui dort fasse ses ablutions. »
Il a dit : Ali nous a rapporté d’après Abu Ubayd, qui a dit que le mot « sahh » signifie l’anus, et « le lien » désigne la corde ou la sangle utilisée pour attacher l’ouverture de l’outre. Le Prophète ﷺ a donc comparé la vigilance de l’œil à la sangle de l’outre. Il a dit : « Lorsque l’œil s’endort, ce lien se relâche et il en résulte une impureté. »
Ibn Mundhir a dit : Les savants ont divergé et se sont divisés en six groupes au sujet des ablutions après le sommeil.
Un groupe, prenant ces récits à la lettre, a imposé les ablutions à tout dormeur. Nous avons rapporté d’Abu Hurayra qu’il a dit : « Celui qui s’endort doit faire ses ablutions. » Et nous avons rapporté d’Anas ibn Malik qu’il a dit : « Si un homme ressent le sommeil, qu’il soit assis ou autre, il doit faire ses ablutions.
» Et nous avons rapporté d’Ibn Abbas qu’il a dit : « Les ablutions sont obligatoires pour tout dormeur, sauf celui dont la tête dodeline légèrement. »
37 – Ali ibn al-Hasan nous a rapporté, Abdullah nous a dit, Sufyan m’a informé, Yazid ibn Abi Ziyad a rapporté de Muksam, d’Ibn Abbas, qu’il a dit : « Les ablutions sont obligatoires pour tout dormeur, sauf celui dont la tête dodeline légèrement. »
38 – Ali ibn Abdul Aziz nous a rapporté, Hajjaj nous a dit, Hammad nous a dit, d’après Said al-Jurayri, d’après Khalid ibn Ghallaq, d’après Abu Hurayra, qui a dit : « Si l’un de vous ressent le sommeil, qu’il fasse ses ablutions. »
39- Ishaq nous a rapporté, d’Abdul Razzaq, d’après Ja’far ibn Sulayman et d’autres, d’après Said al-Jurayri, d’après Hilal al-Aishi, d’après Abu Hurayra, qui a dit : « Celui qui s’endort doit faire ses ablutions. »
40- Musa ibn Harun nous a rapporté, Sureij ibn Yunus nous a dit, Abu Mu’awiya nous a dit, d’Asim, d’Anas, qui a dit : « Si un homme ressent le sommeil, qu’il soit assis ou autre, il doit faire ses ablutions. »
Al-Hasan al-Basri disait : « Si le sommeil touche le cœur de l’un de vous, qu’il fasse ses ablutions. »
Said ibn al-Musayyib et Abu Rafi’ disaient la même chose.
Ata ibn Abi Rabah disait : « Si le sommeil te domine, fais tes ablutions que tu sois assis ou allongé. »
Nous avons rapporté d’Ata, Tawus, et Mujahid qu’ils disaient : « Celui qui dort en s’inclinant ou en se prosternant doit faire ses ablutions. » Ishaq disait : « Chaque fois que quelqu’un s’endort au point de perdre sa lucidité, il doit faire ses ablutions. » C’était également l’avis de al-Qasim ibn Salam.
Un deuxième groupe disait : « Si l’on dort peu, ses ablutions ne sont pas annulées, mais si le sommeil se prolonge, il doit refaire ses ablutions. »
C’est l’opinion de Malik ibn Anas, et ce fut également celle de al-Zuhri et Rabi’ah. Al-Awza’i disait : « Si quelqu’un s’endort profondément en étant assis, il doit refaire ses ablutions.
Par contre, celui qui dort légèrement, comme le disait al-Zuhri, s’endormant et se réveillant, n’a pas besoin de faire ses ablutions. » Ahmad ibn Hanbal disait : « Si quelqu’un dort longtemps en étant assis, il doit refaire ses ablutions. »
Un troisième groupe disait : « Les ablutions ne sont pas obligatoires pour le dormeur tant qu’il ne s’allonge pas sur le côté. » C’est l’opinion d’al-Hakam, Hammād, et Sufyan al-Thawri, qui disait : « Si quelqu’un dort debout ou assis, il ne refait pas ses ablutions. »
Les partisans de l’opinion disaient que, dans le cas du sommeil, s’il est debout, incliné, prosterné ou assis, cela n’annule pas les ablutions. Par contre, s’il dort couché ou appuyé, cela annule les ablutions. Ya’qub disait la même chose, sauf pour celui qui se prosterne dans la prière.
Il affirmait que si quelqu’un s’endort volontairement en se prosternant, il doit refaire ses ablutions et sa prière est annulée. Par contre, si le sommeil le surprend, il n’a pas besoin de refaire ses ablutions.
Certains ont argumenté en s’appuyant sur un hadith rapporté par Ibn Abbas qui n’est pas authentifié d’Abu Khalid al-Dalani. J’ai mentionné ce hadith et ses défauts dans le livre dont j’ai abrégé ce livre.
Parmi ceux dont il est rapporté qu’ils dormaient assis sans refaire leurs ablutions, il y a Ibn Umar, Abu Umamah al-Bahili, Ibrahim al-Nakha’i, Ibn Sirin, Salim ibn Abdullah, Muhammad ibn Ali, et Nafi’.
Il est rapporté qu’Ibn al-Mubarak disait à propos de quelqu’un qui dort assis appuyé : « Il n’a pas besoin de faire ses ablutions. »
41 – Ibrahim ibn Abdullah nous a rapporté, Yazid ibn Harun nous a dit, Yahya ibn Sa’id nous a informé que Nafi’ lui a rapporté qu’Ibn Umar, lorsqu’il dormait assis, ne faisait pas ses ablutions, mais s’il s’allongeait et dormait, il refaisait ses ablutions.
42 – Muhammad ibn Ali nous a rapporté, Sa’id nous a dit, Isma’il ibn Ayash nous a dit, d’après Muhammad ibn Ziyad et Shurahbil ibn Muslim, d’après Abu Umamah al-Bahili, qu’il avait l’habitude de dormir assis jusqu’à pencher, puis il priait sans refaire ses ablutions.
43 – Muhammad ibn Ali nous a rapporté, Sa’id nous a dit, Abdullah ibn al-Mubarak nous a dit, d’après Haywah ibn Shurayh, d’après Humayd ibn Ziyad, d’après Yazid ibn Qusayt, d’après Abu Hurayra, qui a dit : « Le dormeur, ni celui qui est assis recroquevillé, ni celui qui est prosterné endormi, n’ont besoin de faire leurs ablutions. »
44 – Muhammad ibn Isma’il nous a rapporté, Ibrahim nous a dit, Ibn Fulayh m’a informé, d’après son père, d’après Shaybah ibn al-Harith, que Abu Hurayra conseillait à celui qui dort couché de faire ses ablutions, mais n’ordonnait pas à celui qui dort debout de les refaire.
Un quatrième groupe a fait une distinction entre celui qui dort prosterné dans la prière ou en dehors de la prière, en disant : « Si un homme dort prosterné dans la prière, il n’a pas besoin de faire ses ablutions, mais s’il dort prosterné en dehors de la prière, il doit faire ses ablutions.
Et s’il s’endort volontairement en se prosternant dans la prière, il doit faire ses ablutions. » C’est l’opinion d’Ibn al-Mubarak, et nous avons déjà mentionné l’opinion de Ya’qub. Ya’qub disait : « Quant à celui qui est debout, assis ou incliné, si le sommeil le surprend ou s’il s’y adonne volontairement, cela n’annule pas la prière, mais il commet une faute en le faisant volontairement. »
Al-Shafi’i, lorsqu’il était en Irak, disait : « Les ablutions ne sont pas nécessaires pour celui qui dort assis en raison des récits, ni pour celui qui dort pendant la prière, quelle que soit la manière, en raison des récits. »
Dans cette question, il existe une cinquième opinion, énoncée par al-Shafi’i en Égypte. Al-Shafi’i disait : « Que ce soit sur un bateau, sur un chameau, une monture ou en étant sur le sol, si l’on perd son équilibre, s’endort ou s’assoupit en étant debout, incliné, prosterné ou couché, il doit faire ses ablutions, car le dormeur assis est en contact avec le sol et il est peu probable qu’il libère quelque chose sans s’en rendre compte. »
Abu Thawr disait : « Si quelqu’un dort assis, il n’a pas besoin de refaire ses ablutions, mais s’il dort couché, il doit les refaire. » Cela, parce que lorsqu’ils s’accordent sur une purification et qu’ils divergent après un sommeil assis, il n’est pas nécessaire d’annuler une purification consensuelle, sauf par un autre consensus.
Ibn Mundhir a dit : « C’est en grande partie ce que nous laissons dans cet exemple, et les plus heureux de cette parole sont ceux qui disent : Il n’y a pas de besoin de faire des ablutions pour celui qui dort couché tant qu’il n’est pas sûr qu’il s’est passé autre chose que le sommeil. J’ai expliqué cela avec d’autres dans l’abrégé du livre dont j’ai fait cet extrait. »
45- Ibrahim ibn Abdullah nous a rapporté, Wahb ibn Jarir nous a dit, Hisham nous a dit, d’après Qatadah, d’après Anas, qui a dit : « Les compagnons du Prophète ﷺ attendaient la prière d’Isha en s’assoupissant jusqu’à ce que leurs têtes dodelinent, puis ils priaient sans refaire leurs ablutions. »
Dans cette question, il existe une sixième opinion, rapportée d’Abu Musa al-Ash’ari, qui a prié le Dhohr, puis s’est allongé sur le dos et s’est endormi jusqu’à ce que nous entendions son ronflement. Quand l’heure de la prière est arrivée, il a dit : « Avez-vous senti une odeur ou entendu un son ? » Ils ont dit : « Non. » Alors il a prié Asr sans refaire ses ablutions.
46 – Muhammad ibn Nasr nous a rapporté, Ishaq ibn Rahawayh nous a dit, al-Fadl ibn Musa nous a dit, d’après Husayn ibn Waqid, d’après Yazid al-Nahwi, d’après Qays ibn ‘Abbad, qui a dit : « J’ai vu Abu Musa prier le Dhohr, puis s’allonger sur le dos et s’endormir jusqu’à ce que nous entendions son ronflement. Quand l’heure de la prière est arrivée, il s’est levé et a dit : ‘Avez-vous senti une odeur ou entendu un son ?’ Ils ont dit : ‘Non.’ Alors il a prié Asr sans refaire ses ablutions. »
47 – Yahya ibn Muhammad nous a rapporté, al-Hajabi nous a dit, Abu Awanah nous a dit, d’après Ya’la ibn Ata, d’après son père, qui a dit : « Ibn Umar est entré dans la mosquée et je l’ai vu prier avant la prière de l’aube (Fajr), se retournant comme s’il pressentait l’arrivée de l’aube. Puis il a fait deux rak’ahs avec l’aube ou avant, puis je l’ai vu allongé sur son dos jusqu’à ce que je sache qu’il s’était endormi, puis il s’est levé et a prié. »
48 Muhammad ibn Nasr nous a rapporté, Abdah ibn Sulayman nous a dit, d’après Sa’id ibn Abi Arubah, d’après Qatadah, d’après Anas, qui a dit : « Certains des compagnons du Messager d’Allah ﷺ s’allongeaient sur le côté et s’endormaient. Certains d’entre eux faisaient leurs ablutions, et d’autres ne les faisaient pas. »
Nous avons rapporté de Sa’id ibn al-Musayyib qu’il s’endormait plusieurs fois en attendant la prière, puis priait sans refaire ses ablutions.
Il est également rapporté de Ya’la ibn Ata, d’après son père, qui a dit : « J’ai vu Ibn Umar allongé sur son dos jusqu’à ce que je sache qu’il s’était endormi, puis il s’est levé et a prié. »